Je réinvente l’instrument à chaque nouveau projet.
À quoi ressemble le métier de luthier en guitare ?
Je fabrique, je répare et j’entretiens les guitares. Ma passion est née alors que j’étais encore au lycée. J’ai appris la menuiserie, l’ébénisterie, puis j’ai fait une formation en apprentissage pour la partie électrique. Pour la partie classique, j’ai appris en autodidacte. Aujourd’hui, je travaille aussi bien l’une que l’autre. La guitare classique est un instrument acoustique, comme un violon ou un violoncelle. La guitare électrique, elle, a besoin d’être amplifiée et fonctionne donc avec des micros. En ce moment, je travaille sur une guitare à double manche commandée par un musicien, mais l’un de mes plus beaux modèles reste celui créé l’année de la naissance de ma fille, en 2010. Il s’appelle Diane, comme elle.
Est-ce un métier d’art ou d’artisanat ?
Je me considère comme un artisan plutôt qu’artiste, dans le sens où je réponds aux besoins du musicien. L’artiste, c’est lui, je suis là pour interpréter ses demandes en matières de son, de confort ou d’ergonomie. Mais il y a effectivement une grosse part de créativité, je réinvente l’instrument à chaque nouveau projet. C’est un jeu d’équilibre, une guitare doit être aussi légère que possible pour gagner en son et en expressivité, tout en résistant à la tension mécanique des cordes qui avoisine les 50 kilos. Il faut combiner un bon plan, de très belles pièces de bois, une découpe minutieuse à la scie à ruban, un assemblage avec des queues-d’aronde ou des tenons et mortaises… Il faut aussi cintrer le bois, le vernir au pistolet et le polir avec un touret, avant de pouvoir monter et régler l’instrument. Entre l’idée et le résultat, il peut s’écouler deux à trois mois, au bout desquels il est parfois nécessaire de recommencer !
Qu’attendez-vous de votre véhicule ?
Ce que je regarde en premier, c’est la place, notamment la longueur de chargement. Je peux être amené à charger de grands plateaux de bois, qui doivent pouvoir entrer facilement. Lors du transport des guitares, celles-ci doivent être aussi parfaitement calées pour éviter les chocs ou la casse, même si elles sont stockées dans leur étui. C’est ce que permet mon ë-Jumpy, qui a, en prime, l’avantage du calme : le silence de la conduite en électrique m’aide à rester concentré. D’ailleurs, au volant, j’aime lancer de la musique et me focaliser sur mes prochains projets. J’écoute de tout, tant qu’il y a de la bonne guitare !