Mon métier consiste essentiellement à restaurer les fauteuils anciens ou faire de la création sur mesure avec des techniques ancestrales
En quoi consiste votre métier de tapissier ?
Je suis médecin du siège ! Je refais à neuf des assises abîmées pour leur offrir une nouvelle vie. Tout repose sur la matière, qu’on apprend à gérer avec l’expérience. C’est un métier qui ne s’apprivoise pas dans les livres, mais sur le terrain, en pratiquant. J’ai fait une formation de trois ans chez les Compagnons du Devoir, et je suis tapissier depuis vingt-sept ans. L’atelier, lui, existe depuis 1936. Il a abrité deux générations de père en fils, puis deux générations de patron à ouvrier. Je suis la quatrième génération à perpétuer le métier dans ce même lieu. Nous avons aujourd’hui une clientèle de particuliers comme de professionnels, à Lyon et dans toute la France.
Comment conciliez-vous tradition et modernité dans votre artisanat ?
Tous les jours, nous travaillons sur des assises différentes, des époques différentes, des styles différents. Chaque produit est unique, et la façon de le travailler l’est elle aussi. Un fauteuil Louis XV peut être restauré de façon très traditionnelle avec un tissu classique, mais aussi de façon totalement décalée avec un tissu excentrique ou un style contemporain. Nous nous adaptons toujours aux demandes et aux envies du client, dans la limite d’un certain code éthique : nous refusons généralement de faire des garnitures en mousse sur des fauteuils d’époque, par exemple, pour ne pas dénaturer le siège. Et nous travaillons majoritairement la fibre de coco plutôt que le crin animal pour le garnissage. Elle a des propriétés similaires, dure jusqu’à une centaine d’années, a un coût plus faible et contrairement à la mousse, est écologique et entièrement naturelle.
Comment fonctionnez-vous pour les livraisons ?
On emballe les sièges avant de les charger, mais il y a des contraintes de taille. J’ai besoin d’un utilitaire adapté pour le format comme pour les ouvertures, qui évite les problèmes de logistique lorsqu’il faut livrer un canapé chez un client ! Le ë-Berlingo s’est imposé naturellement. Il y a le côté pratique du véhicule électrique, parfaitement adapté à une utilisation urbaine, de la conduite jusqu’à la facilité de rechargement. Dans une ville comme Lyon, c’est ultra-fonctionnel. Il a aussi un beau rendu final, à la fois nerveux, puissant et classique, ce qui est important vis-à-vis des clients. Enfin, par rapport à mon ancien utilitaire, le coût kilométrique de l’électrique est incomparable…